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jeudi 16 mai 2013

Pour exiger le retour de Makaila TEXTE LIMINAIRE de la création de la DALE (Droit d’Asile et Liberté d’Expression)


Mesdames / Messieurs les Journalistes et reporters ici présents, merci d’être venus répondre  á cette conférence de presse organisée par la Coalition DALE sur l’expulsion d’un journaliste Blogueur du Sénégal vers la Guinée Conakry.

En effet, Makaila Nguebla, le journaliste-blogueur tchadien a été expulsé du Sénégal le mardi 7 mai á 22 heures vers la Guinée. M Nguebla Makaila vivait au Sénégal, depuis 2005, venant de la Tunisie où il était réfugié dans un premier temps, pour fuir les exactions du régime de Deby. A son arrivée au Sénégal, pays de la Téranga, le pays du DALAL JAMM, il sera accueilli par la RADDHO avant de se mobiliser au sein des mouvements sociaux á travers le Forum social sénégalais et des Radios communautaires comme Manooré FM, la Voix des Femmes. Ayant choisi de vivre au Sénégal, Makaila avait déposé une demande de statut de réfugié auprès des autorités compétentes.
Jeune journaliste engagé pour la paix, la démocratie et la bonne gouvernance, Makaila animait avec enthousiasme un Blog qui attirait l’attention des internautes et qui était très, très suivi dans son pays natal, le Tchad, mais aussi par la diaspora tchadienne.
Et c’est cet engagement pour la démocratie, la paix, la bonne gouvernance et la justice qui va lui valoir une expulsion Manu militari dans un pays qu’il n’avait jamais connu.
C’est le lundi 6 mai 2013, qu’il a été convoqué par la Direction de la Surveillance du Territoire, (DST) pour affaire le concernant avait –on dit.
Alors qu’il s’apprêtait á aller répondre á cette convocation, un autre appel lui fera savoir que la convocation est reportée pour le mardi 7 mai á 15h.
Une fois arrivé dans les locaux de la police, en compagnie d’un membre d’une Organisation de Défense des Droits de l’Homme, on lui reprocha virulemment d’être venu en compagnie d’une personne.
Et aussi, les agents de la police ont confisqué ses téléphones portables, avant de lui signifier qu’il était désormais en état d’arrestation.
C’est donc vers les coups de 20h qu’il sera transféré dans les locaux de la police de Dieuppeul avant d’être menotté, jeté dans un avion en partance pour la Guinée, un pays qu’il ne connaît pas, où il n’a jamais mis les pieds, où il n’a pas de famille. Cette expulsion qui ne fait point honneur au Sénégal, a curieusement coïncidé avec l’arrivée á Dakar d’une autorité tchadienne, en l’occurrence, M Jean-Bernard Padaré, ministre tchadien de la Justice qui a séjourné ici, jours avant l’expulsion de Makaila.
Officiellement, Monsieur Padaré était à Dakar pour discuter l’entraide judiciaire entre le Tchad et le Sénégal autour du dossier de l’ancien président Hissène Habré.
Mais, officieusement, l’opinion internationale commence à faire les liens entre les deux événements.
Autre coïncidence, c’est que cette expulsion intervient quelques jours après celle d’un autre africain, de surcroit naturalisé sénégalais, M Kukoye Samba Sagna, qui a été expulsé vers le Mali.
3eme coïncidence, le fait qu’on ait reproché à Makaila, par exemple, d’avoir échangé avec un certain nombre de gens, y compris avec deux journalistes tchadiens Eric Topona et Jean Laokolé qui sont actuellement en détention, à Ndjamena depuis le 23 mars à la prison d'Am Sinene. Le régime de Déby, qui manque de débit démocratique et de dose de bonne gouvernance, reproche á ces deux journalistes d’avoir échangé des mails avec Makaila. Alors, voyez ces troublantes coïncidences et jugez de vous-mêmes. Il faut aussi noter que le 8 mai dernier, c’est-á- dire, au lendemain de l’expulsion de Makaila, le président tchadien Idriss Deby, a lancé un avertissement public aux blogueurs en ces termes. « Arrêtez ce jeu, leur a-t-il dit. Certains ont fui le pays et ouvert des boîtes sur le net, alimentées par des hommes politiques que nous connaissons. Ils participent à la conspiration ».
Pour ceux qui connaissent le Tchad, lorsque Deby fait une telle déclaration, alors d’autres savent bien ce qu’il veut dire á travers des lignes et savent aussi ce qu’il faut faire pour arrêter ce qu’il appelle un jeu. Cette décision du gouvernement sénégalais est un acte grave de violation du droit d’asile et de droits humains les plus élémentaires. Elle est abjecte et indigne d’un pays qui se dit respectueux de l’Etat de droit et de la Charte africaine des droits de l’homme. Et connaissant les capacités de nuisance du régime tchadien, nous sommes bien inquiets pour notre compatriote africain, Makaila Nguebla. Et c’est pourquoi, nous considérons que le gouvernement du Sénégal a pris la grave et honteuse décision d’expulser Makaila Nguebla, qui vivait paisiblement dans notre pays depuis plusieurs années.
Nous ne sommes pas les seuls á nourrir une forte inquiétude, car en Guinée, où il a été déporté de force, nos confrères de la société civile partagent ces inquiétudes même s’ils s’organisent autant que possible pour lui assurer un minimum de sécurité. La société civile guinéenne juge “inadmissible”, l’expulsion de Dakar vers Conakry du blogueur tchadien Makaila Nguebla. “Nous sommes surpris par l’attitude des autorités sénégalaises qui ont expulsé vers la Guinée un blogueur et militant tchadien des droits humains vivant à Dakar depuis 2005″, a déclaré Aziz Diop Secrétaire exécutif Conseil national des organisations de la société civile guinéenne.” C’est une attitude inadmissible des autorités du Sénégal, pays jadis connu pour sa rigueur dans la protection des droits humains depuis le début des indépendances. M Aziz Diop justifie le danger qui guète le blogueur tchadien par la présence des soldats tchadiens au Mali voisin de la Guinée.
Aujourd’hui, en exil au Sénégal depuis 2005, Makaila Nguebla se voit expulsé du Sénégal pour son engagement en faveur de la démocratie et des droits humains. Et sa vie est réellement en danger. Les explications jusqu’ici fournies par le Gouvernement ne sont pas convaincantes. Il s’y ajoute que la procédure a été suffisamment violée, arbitraire et contre les textes en vigueur dans ce cas d’espèce. Le Gouvernement sénégalais sera totalement responsable de tout ce qui arrivera á Makaila en Guinée.
Dans un monde et une Afrique troublés avec des démocraties en construction où souvent les quelques voix qui osent critiquer sont traquées et atteintes dans leur intégrité physique, le Sénégal doit rester cette terre d’accueil, de démocratie et de refuge contre l’injustice et la persécution gratuite. C’est pourquoi, nous condamnons avec la dernière énergie cet acte et réclamons son retour au Sénégal, le pays de la Téranga et terre d’asile depuis des millénaires. Dans l’optique de parvenir à empêcher que cette injustice soit consacrée comme règle, nous envisageons de rencontrer le Gouvernement du Sénégal afin de remettre Makaila dans ses droits, les organisations et réseaux mobilisés depuis l’expulsion ont convenu de se regrouper en Comité dénommé DALE (Droit d’Asile et Liberté d’Expression), vous comprendrez que le sigle en dit long parce que signifiant beaucoup dans une des langues locales.
La Coalition DALE, appelle donc á un Tek, et demande au gouvernement sénégalais de « And ak Dal, ak Téey, et de ne pas tomber dans des dérives dangereuses pour la démocratie et le droit á la liberté, mais aussi de préserver intactes les valeurs d’hospitalité de notre pays et de ne pas ternir l’image de marque de ce Sénégal qui vient de sortir d’un règne de la mal gouvernance.
Mesdames et Messieurs les Journalistes, la Coalition DALE vous remercie pour votre aimable attention et reste á votre disposition.
La Coalition DALE
FIJ
SYNPICS
ARTICLE 19
APPEL
CJRS
URAC
Amnesty
Réseau des blogueurs sénégalais
LSDH
FIDH
RADDHO
FORUM SOCIAL SENEGALAIS
Manorée FM
IPAO
CONGAD
ETC ..


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